Polemos

Polémiques

En Suisse l' opposition au génie génétique (cf votations fédérales de juin 1998), qui réunissait aussi bien les partis de gauche (socialistes, verts) que des ONG (Swissaid, la Déclaration de Berne, etc..) et de grandes organisations écologistes (WWF, Pro Natura, Greenpeace), s' est trouvée désavouée par l' immense majorité de la population (plus des deux tiers).

A l' analyse du verdict populaire, la plupart des organisations d' opposants ont décidé de concentrer leur action sur les OGM dans l' agriculture et l' alimentation, maillons faibles des biotechnologies; l' opinion étant que, chacun étant prêt à tout pour préservé sa santé, le domaine bio-médical ne pouvait être attaqué de front, l' attaque étant plus efficace si elle touchait d' abord des biotechnologies moins populaires et moins connues du grand public. Cette coalition vient de remporter une victoire en imposant aux agriculteurs suisses un moratoire de 5 ans sur l'utilisation de plantes transgéniques (PGM). Il s'agit d'une première étape vers une tentative d'interdiction totale à la fin de la période de 5 ans.

En Suisse et en Europe surtout, la campagne politique contre les biotechnologies (surtout les OGM) n' a pas cessé; elle a même rencontré un certain succès si l' on en juge par la panique qui envahi les milieux politiques à l' évocation du mot "OGM" et par les législations draconiennes mises en place.

La polémique fait donc aujourd'hui partie, qu 'on le veuille ou non, de toute discussion qui concerne les biotechnologies. Les scientifiques se sont manifestés à de nombreuses occasions, essayant de rappeler à plus de modération et de raison, rappelant qu 'une technologie ne vaut que par l' usage qu 'on en fait et que la technologie OGM, en particulier, ne pose pas de problèmes fondamentalement nouveaux en agronomie.

La polémique, comme le disait Michel Foucault, est une activité parasite de la discussion et un obstacle à la recherche de la vérité. La polémique, si elle est étrangère à la science, est par contre bien présente dans les domaines religieux, juridiques et politiques. C'est dans ces domaines que les opposants aux OGM sont les plus actifs, ce sont aussi ces domaines dans lesquels les scientifiques sont les plus mal à l'aise.

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