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OGM : risques pour les évaluations scientifiques

Notre collègue Marcel Kuntz vient de publier un excellent article dans
EURACTIV

Nous publions ci après la traduction donnée par Albert Amgar dans son blog Albert Amgar dans son blog


Selon EurActiv, « Le président français, François Hollande, rencontrera des problèmes juridiques sur la question de l'interdiction de culture des organismes génétiquement modifiés, ce qui aura des implications pour l'évaluation scientifique des risques dans l'UE, expliquent Marcel Kuntz, John Davison et Agnès E. Ricroch. »
Marcel Kuntz est directeur de recherche au CNRS de Grenoble en France. John Davison est directeur de recherche retraité de l’INRA et Agnès E. Ricroch est Maitre de Conférence à AgroParisTech à Paris.

Le président français François Hollande a annoncé que l'interdiction de la culture des plantes « génétiquement modifiées », initiée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, restera en place. Ainsi, le nouveau gouvernement devra faire face au même problème juridique que l'ancien et cela aura des implications importantes pour l'évaluation des risques fondée sur la science dans l'UE.
En février 2012, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a envoyé un document intitulé « mesures d'urgence » (MU) à la Commission européenne (CE), prétendant fournir de nouvelles informations sur les risques environnementaux des variétés de maïs MON810 porteur d’un gène de résistance aux insectes.
Cela a été suivi par la publication en mars 2012 d'un arrêté national interdisant sa culture. Déjà en février 2008, le gouvernement avait suspendu la culture des variétés de maïs MON 810 sur la base de leurs impacts négatifs potentiels sur l'environnement, mais ses allégations avaient été systématiquement rejetées par l’EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments.
En fait, la position française était un changement vers une politique de green-washing ou blanchiment d’image (sur la signification de greenwashing, on lira ce document ici -aa). Le gouvernement allemand a également suspendu la culture du MON810 en avril 2009 et l’a également justifié par des soi-disant nouvelles données sur les impacts négatifs sur l’environnement. Une publication scientifique et la Commission Centrale de Sécurité Biologique allemande (ZKBS) ont rejeté ces allégations.
Pour comprendre l'implication de ces évènements, il est important de garder à l'esprit qu’en Europe, les « organismes génétiquement modifiés » (OGM) sont réglementés par la loi de l'UE et qu'un moratoire sur la culture des OGM doit avoir des raisons valables avec une base scientifique.
Toutefois, l’interdiction de la culture commerciale du maïs MON810 approuvée par l'EFSA (mise en œuvre désormais par 8 Etats-Membres : Autriche, Hongrie, France, Grèce, Luxembourg, Allemagne Bulgarie et l'Irlande) avait en réalité seulement des motifs politiques ou économiques.
Par conséquent, l’interdiction française de la culture du maïs MON810 par la France a été déclarée illégale en novembre 2011 par la plus haute autorité juridique, le « Conseil d'Etat », à la suite de conclusions similaires par la Cour européenne de Justice publiées en septembre 2011.
Malgré cet échec selon les lois européennes et françaises, l'ancien ministre français de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a immédiatement déclaré que l'interdiction va se poursuivre et en février 2012, son ministère a produit un document intitulé « mesures d'urgence », qui a été soumis à la CE.
Ce document sur les MU contient de prétendues nouvelles et vitales informations concernant le risque environnemental, qui n'ont pas été examinées par l'EFSA.
La réitération de ces allégations environnementales a de profondes implications. Soit elles sont vraies et cela signifie que le système européen d'évaluation de risque est défectueux (pour ne pas les avoir identifiés). Ou soit elles sont fausses et cela signifie que certains gouvernements de l'UE qui veulent interdire la culture d'OGM ont délibérément mis en œuvre de fausses allégations lorsque les précédentes étaient réfutées.
Par conséquent, en février 2012, nous avons décidé de procéder à une analyse point par point de chaque question soulevée par le document français sur les MU. Notre analyse complète peut être consultée ici. En résumé, le document sur les MU ne contient pas seulement aucune nouvelle preuve scientifique, mais d'authentiques rapports scientifiques,dont ceux du groupe scientifique sur les organismes génétiquement modifiés (GMO) de l’EFSA ont été déformés et faussement attribués.
D’autres articles scientifiques (au moins huit depuis 2008), en rapport avec le sujet et qui fournissent une image différente, sont ignorés. Des arguments supplémentaires (par exemple la possibilité d'apparition de la résistance chez les ravageurs ciblés par le MON810) sont pertinents pour la gestion des risques et ne peuvent pas être utilisés pour justifier une interdiction (qui doit être fondée sur un risque immédiat et grave pour l'environnement).
Plus important encore, nous avons obtenu des déclarations écrites des auteurs originaux dont les publications ont été délibérément déformées dans le document sur les MU. En mai 2012, l'EFSA a également conclu que ce document ne fournit aucune information qui n'avait pas déjà été prise en considération.
Ce tour de passe-passe de l'évaluation scientifique des risques dans cette histoire est illustré par le fait que le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) n'a pas été consulté.
Dans une lettre à (l’ancien) Premier Ministre, le président de HCB exprime « l'émotion » des membres du comité scientifique et leur surprise qu’une « autre expertise semble avoir été mobilisée » et que des parties tronquées de leur précédent avis scientifique ont été utilisées.
Il convient de noter que les arguments fournis par le gouvernement allemand en 2009 avaient également été produits par des auteurs anonymes, sans passer par l'agence officielle nationale.
Ainsi, l'histoire de l’interdiction des OGM dans l'UE soutient l'observation que les politiques citent et/ou font une mauvaise utilisation des publications scientifiques en fonction de leurs décisions politiques. Bien que l'analyse des risques devrait être divisée en évaluation des risques (un processus scientifique) et une gestion des risques, certains gouvernement (par exemple celui de la France et de l'Allemagne) interfère avec l’analyse scientifique pour justifier leur manipulation politique de la gestion des risques.
Si cette nouvelle interdiction française de la culture du maïs MON810 est à nouveau rejetée par les autorités juridiques, il reste à voir si le gouvernement Hollande produira également sa propre « science parallèle » pour prolonger l'interdiction.
On peut noter que le nouveau ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll a, le 1er juin, dénaturé un avis de l'EFSA et l'ANSES afin de justifier son intention d'interdire l'insecticide Cruiser OSR (utilisé comme enrobage des graines de colza) en raison d'une prétendue incidence sur les abeilles (rejetée par l'EFSA et l'ANSES).
Ainsi, il s'agit d'une tendance générale, les décisions réglementaires concernant la gestion des risques sont de moins en moins fondées sur la science dans l'UE. L'EFSA a été créée en tant qu'agence scientifique indépendante et le processus actuel de l'évaluation de la sécurité des cultures transgéniques en Europe, basé sur le principe de précaution, est sans doute trop strict.
Néanmoins, l'EFSA est sous une pression politique constante de certains États-Membres, dont la France et les ONG environnementalistes. Cela doit être compris dans un contexte où le Conseil de ministres de l'agriculture n'a jamais été en mesure de parvenir à une décision à la majorité. Dans un tel cas, la décision appartient à la CE, qui accepte toujours les recommandations de l'EFSA.
Cela a provoqué un antagonisme envers l'EFSA, entraînant des accusations d'être partiale et liée à l'industrie des biotechnologies. Des États-Membres pourraient être encouragés par le comportement du gouvernement français afin de produire leur propre interprétation des publications scientifiques. Cela non seulement nuit à la crédibilité du groupe scientifique de l’EFSA, mais à l'évaluation scientifique des risques plus généralement, et, finalement, à la crédibilité de leurs propres stratégies de gestion des risques sur d’autres sujets que les OGM.
Ces Etats-Membres ignorent le fait que l'EFSA est la seule garantie de l'objectivité scientifique à la disposition du CE, et la dernière barrière certes affaiblie afin d'éviter des décisions arbitraires submergeant l'UE chaque fois que des questions de risque présumé seront évoquées.


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Une information de Radio France International1 a fait croire la culture de coton Bt au Burkina Faso était suspendue. La réalité est plus complexe comme le montre une interview du Dr Déhou Dakuo, directeur de la production cotonnière à la SOFITEX

LIEN : http://www.africatime.com/afrique/nouvelle.asp?no_nouvelle=670342


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Coton en Afrique par zrydzryd, 18 May 2012 10:21

LIEN: http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20123028

Texte déposé

Le Conseil fédéral est chargé de créer les bases légales nécessaires au maintien du moratoire en vigueur, limité dans le temps, sur l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'agriculture après son expiration, le 27 novembre 2013.

Développement

Après le oui très net à l'initiative populaire pour des aliments sans OGM, la population est toujours aussi sceptique à l'endroit du génie génétique. La grande majorité des consommateurs ne souhaitent pas de denrées alimentaires contenant des OGM.

La Confédération a pour mandat constitutionnel de veiller à ce que la production agricole réponde à la

fois aux exigences du développement durable et à celles du marché. C'est la qualité qui constitue l'atout de la production agricole suisse sur le marché. Tant que les consommateurs considèrent que l'absence d'OGM est un argument qualitatif, il faut miser sur cette plus-value. Une stratégie de qualité convaincante est essentielle, notamment dans la perspective de la libéralisation du marché prévue. Une production sans OGM qui a la confiance du consommateur constitue une chance pour les produits de qualité suisses dans la mesure où elle leur assure une position dominante sur le marché - un avantage qu'il serait irresponsable de galvauder.

Le moratoire en vigueur sur les OGM ne semble pas avoir occasionné de problèmes particuliers. Les variétés génétiquement modifiées actuellement disponibles et celles qui le seront bientôt n'apporteront aucun avantage économique aux agriculteurs suisses, comme en témoignent les résultats du programme du Fonds national suisse de la recherche scientifique PNR 59.

En outre, dans l'optique actuelle, la coexistence de produits agricoles avec et sans OGM entraînerait des coûts supplémentaires, ce qui irait à l'encontre de l'optimisation des coûts indispensable, si l'on veut que le secteur agro-alimentaire suisse demeure compétitif.

La culture d'OGM dans l'agriculture suisse doit, pour les motifs précités, être évaluée dans le contexte de la politique agricole 2014 - 2017. Un moratoire sur la culture d'OGM limité à cette période, qui serait inscrit dans la loi sur l'agriculture ou dans la loi sur le génie génétique, serait le meilleur moyen de tenir compte des objectifs de la réforme agricole à venir.

Avis du Conseil fédéral du 09.05.2012

Depuis le 27 novembre 2005, l'utilisation des OGM dans l'agriculture suisse a été soumise à une interdiction temporaire, fixée dans la constitution pour une durée de cinq ans. Cette interdiction a été renouvelée pour trois ans (nov. 2010 - nov. 2013) au sein de la loi sur le génie génétique (LGG, art. 37a), avant tout pour répondre à certaines questions scientifiques encore ouvertes. De plus, la durée de ce deuxième moratoire devait être mise à profit pour l'élaboration d'une réglementation sur la coexistence permettant l'utilisation des OGM dans l'agriculture. Aujourd'hui, le PNR59 qui avait comme objectif de combler des lacunes scientifiques est terminé; ses résultats feront l'objet d'un rapport final dont la publication est prévue pour l'été 2012. Parmi les résultats, est attendue une proposition qui plaide pour l'ajout dans la LGG de certaines dispositions servant comme base légale pour compléter la règlementation de la coexistence au niveau des ordonnances. Cette dernière, en réponse au mandat attribué par le parlement (LGG, art. 37a), doit être élaborée pour la fin du moratoire actuel. Parallèlement, il convient d'examiner la pertinence d'une réglementation sur les régions sans OGM ainsi que d'éventuels instruments de promotion.

Les adminstrations compétentes désignées finalisent actuellement un projet de réglementation pour la coexistence. Le Conseil fédéral (CF) est conscient de la complexité de la coexistence. Malgré l'imminence de la finalisation des travaux, il est d'avis que les questions soulevées par le PNR59 doivent être considérées.

Sous l'angle de la constitution et de la jurisprudence internationale, un moratoire renouvelé à plusieurs reprises ou fixé à long terme pourrait s'avérer problématique. En revanche, le CF considère qu'une prolongation adéquate du moratoire est néanmoins justifiée, si elle permet au parlement d'examiner en profondeur les propositions du PNR 59 afin de compléter, au niveau de la loi, la réglementation de la coexistence ainsi que celles pour les régions sans OGM.

Proposition du Conseil fédéral du 09.05.2012
Le Conseil fédéral propose d'accepter la motion


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

ON N'EST JAMAIS TROP PRUDENT !1

Je ne puis résister à vous faire part de cette perle publiée dans le journal "Pour la Science":

Connue depuis longtemps des populations andines, la tomate s'était révélée sans danger pour elles. Mais les Européens la consomment depuis cinq siècles à peine. Rien n'assure que leurs organismes réagissent comme ceux des Andins. Qui sait si, en six ou sept siècles d'effets cumulés, la consommation de tomate par des générations successives d'Européens ne va pas favoriser l'émergence de graves maladies, voire de dégénérescences ? Interdire la tomate en Europe serait une sage application du principe de précaution.

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JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Critique de l'étude comparative du FIBL

Dans une page récente (datée du Mercredi 4 janvier 2012) de son blog "Imposteurs" Anton Suwalki publie une analyse du fameux papier du FIBL (Forschung Institut für Bio-Landbau) paru dans la revue Science il y a 10 ans [1] et de la publication de vulgarisation du FIBL intitulée "Le bio améliore la fertilité du sol et la biodiversité.".
Cette analyse est très critique et fait suite à d'autres publiées à l'époque; la version originale de cet article est citée 481 x (selon Web of Science).
Le travail du FIBL reste très respectable mais il est vrai que son statut hybride qui en fait à la foi une institution publique (libre de ses actes) et privée (dépendante de ses contributeurs) fait que le style de ses publications se caractérise par une auto-satisfaction assez éloignée de la réalité moins brillante et des succès mitigés de l'agriculture biologique.

Bibliography
1. Soil Fertility and Biodiversity in Organic Farming, Paul Maeder, Andreas Fliessbach, David Dubois, Lucie Gunst, Padruot Fried and Urs Niggli, Science 31 May 2002: Vol. 296 no. 5573 pp. 1694-1697 DOI: 10.1126/science.1071148
Paru en version française.

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Publication d'un article de revue de notre collègue Marcel Kuntz [1]

Compte rendu du Blog de Marcel Kuntz [http://www.marcel-kuntz-ogm.fr]

Résultats : Contrairement aux allégations souvent entendues, notre article démontre que des études à long terme sur la sécurité sanitaire des OGM ont bien été réalisées (nourrissage d'animaux).
Ces études concernent des lignées GM de maïs, pomme de terre, soja, riz et triticale. Elles appartiennent à deux catégories :

  • 12 études toxicologiques de longue durée, c'est-à-dire d'une durée supérieure (jusqu'à 2 ans) aux 90 jours classiquement utilisés dans les tests de toxicité appliqués aux OGM,
  • 12 études sur plusieurs générations d'animaux .

Conclusions : Ces études, toutes réalisées par des laboratoires publics, ne révèlent aucun problème sanitaire lié à la consommation à long terme de nourriture dérivée d'OGM.
Elles confirment ce qu'ont toujours dit les toxicologues, à savoir que dans les cas où des études de toxicité subchronique sont jugées nécessaires, allonger la durée de nourrissage des animaux au-delà de 90 jours n'apporte aucun élément d'information supplémentaire.

En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. George Orwell

Il ne reste aujourd'hui plus d'espace scientifique pour craindre un risque sanitaire inhérent à la nature « génétiquement modifiée » des variétés commercialisées - après évaluation des risques telle qu'elle est pratiquée.

Celle-ci repose sur une méthode comparative avec des variétés reconnues sûres. Elle implique différents niveaux d'examen, du laboratoire jusqu'au champ. L'évaluation réglementaire (selon des normes internationales), et en particulier les études toxicologiques, n'étant que la dernière étape d'un processus « pas-à-pas » et « cas-par-cas ».

Des conclusions confortées par des approches différentes : Dans un article scientifique précédent, nous avons passé en revue 44 publications décrivant des profilages à grande échelle d'OGM. Ces nouvelles techniques d'analyses ont pour but de visualiser l'expression de tous les gènes, toutes les protéines et tous les petits composés chimiques (métabolites) dans un organisme donné.

  1. aucune de ces publications ne conclut à un problème de sécurité sanitaire pour les OGM mis sur le marché.
  2. la transgénèse a moins d'impact sur les plantes que la variabilité génétique générée par l'amélioration conventionnelle des plantes dans les variétés déjà existantes.
  3. les changements naturels de l'environnement (d'un champ à l'autre par exemple) ont généralement un impact plus prononcé sur les plantes que la transgénèse.
Bibliography
1. Assessment of the Health Impact of GM Plant Diets in Long-Term and Multigenerational Animal Feeding Trials: a Literature Review, par Chelsea Snell, Aude Bernheim, Jean-Baptiste Bergé, Marcel Kuntz, Gérard Pascal, Alain Paris, Agnes Ricroch,Food and Chemical Toxicology 2011.

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Une bibliographie des premiers résultats publiés du PNR59 sont disponibles sure le site du programme. On peut regretter que les textes de la plupart de publications ne soient pas librement disponibles, mais droit des éditeurs oblige (!!!). Nous reviendront sur certains de ces travaux et mettrons à disposition de nos membre les publications en relation avec ceux-ci, donc patience.
L'intérêt des travaux effectué est considérable tant au plan politique que scientifique; la Suisse a fait là oeuvre de pionnière, il faut s'en féliciter.


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Premiers résultats du PNR59 par zrydzryd, 01 Dec 2011 12:21

Les expériences en champ réalisées dans le cadre du PNR59 ont permis d'évaluer la résistance du blé transgénique à l'oïdium [1].
Dans de nombreux cas les gènes de résistance R ne confèrent pas de résistance durable. Une stratégie possible pour rendre l'utilisation des gènes R plus durable consiste en une modification des gènes R suivie d'une transformation de la plante (ici le blé). Dans le projet du PNR59, le gène de résistance contre l'oïdium Pm3b a été placé sous le contrôle du promoteur de l'ubiquitine du maïs. 3 ans d'essais ont montrés que la résistance à l'oïdium a été significativement améliorée dans toutes les lignées transgéniques aussi bien en serre que sur le terrain (en champ), à la fois suite à une infection naturelle ou après inoculation artificielle du pathogène. En fonction des conditions d'essais en champ, mais jamais en serre, trois des quatre lignées transgéniques ont montré des effets pléïotropiques sur l'épi et la morphologie des feuilles. La lignée sur-exprimant le plus fortement le gène Pm3b a montré les effets les plus marqués, ce qui suggère une corrélation entre le niveau d'expression et changements phénotypiques. Il y a donc des pistes à explorer dans la direction des promoteurs (tissus-spécifiques ou modulables).
Si il fallait une preuve de l'importance des essais en champ elle est bien démontrée par ces résultats. Les agronomes le savent depuis longtemps.

Bibliography
1. Brunner, S., Hurni, S., Herren, G., Kalinina, O., von Burg, S., Zeller, S. L., Schmid, B., Winzeler, M. and Keller, B. , Transgenic Pm3b wheat lines show resistance to powdery mildew in the field. Plant Biotechnology Journal, no. doi: 10.1111/j.1467-7652.2011.00603.x (disponible ICI avec le mot de passe habituel)

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Résistance à l'oïdium par zrydzryd, 01 Apr 2011 09:46

No comment:

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JP Zryd
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Re: La politique des peurs par zrydzryd, 29 Mar 2011 07:12

Deux articles détaillant les résultats d'une comparaison entre nourriture contenant du maïs Bt et son équivalent non transgénique viennent d'être publiées [1] & [2]. La première étude effectuée en Allemagne concerne 36 vaches laitières nourries pendant 25 mois avec du maïs OGM (Bt-MON810), la seconde étude est américaine et concerne un nouveau maïs-Bt résistant au glufosinate inclus dans la nourriture de 30 vaches laitières. Comme on pouvait s'y attendre aucune de ces études ne montre une quelconque différence entre une nutrition à base de maïs Bt et de maïs conventionnel.

Bibliography
1. Steinke K, Guertler P, Paul V, Wiedemann S, Ettle T, Albrecht C, Meyer HH, Spiekers H, Schwarz FJ. Effects of long-term feeding of genetically modified corn (event MON810) on the performance of lactating dairy cows. J Anim Physiol Anim Nutr (Berl). 2010 Jun 22 [Epub ahead of print]. PMID: 20579187
2. M.J. Brouk, B. Cvetkovic, D.W. Rice, B.L. Smith, M.A. Hinds, F.N. Owens, C. Iiams, T.E. Sauber Performance of lactating dairy cows fed corn as whole plant silage and grain produced from genetically modified corn containing event DAS-59122-7 compared to a nontransgenic, near-isogenic control Journal of Dairy Science Volume 94, Issue 4 , Pages 1961-1966, April 2011

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

La notion d'équivalence substantielle est (ou devrait être) à la base de l'évaluation des variétés végétales transgéniques (PGM); un papier récent de notre collègue Marcel Kuntz montre que les technologies actuelles les plus sophistiquées ne mettent en évidence aucune différence entre les variétés végétales issues des techniques conventionnelles et celles issues des nouvelles biotechnologies.

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Les nouvelles techniques d’analyses appelées transcriptomique, protéomique et métabolomique visent à visualiser, respectivement, l’expression de tous les gènes (transcrits), toutes les protéines et tous les petits composés chimiques (métabolites) présents dans un organisme ou une partie de l’organisme. Ces techniques « omiques » ont été récemment utilisées pour l’analyse des plantes génétiquement modifiées (PGM) (transgéniques) quant à leur sécurité sanitaire et leur équivalence nutritionnelle. Dans un article scientifique récent[1], Kuntz et al. ont passé en revue 44 publications décrivant des comparaisons « omiques » de PGM avec des lignées non-GM de référence.

Toutes les trois approches « omiques » concluent de manière convergente :

  • que la transgénèse a moins d’impact sur l’expression des gènes ou sur les niveaux de protéines ou de métabolites que la variabilité générée par l’amélioration conventionnelle des plantes (qui est généralement considérée comme sûre) dans les variétés déjà existantes.
  • que les changements naturels de l’environnement (d’un champ à l’autre par exemple) ont généralement un impact plus prononcé que la transgénèse.
  • qu'aucune des publications sur les évaluations de type « omique » ne conclut à des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des PGM mises sur le marché.

Implications:

  • Ces méthodologies à grande échelle confirment, en appoint et indépendamment, la sécurité sanitaire des aliments dérivés de PGM.
  • La connaissance scientifique générée indique que le poids réglementaire pesant sur les PGM devrait être réduit.
  • Leur intégration systématique dans les processus d’évaluation réglementaire avant mise sur le marché ne peut être recommandée en l’état, car ce sont aujourd’hui des outils de recherche fondamentale et non d’analyse de routine.
Bibliography
1. Evaluation of genetically engineered crops using transcriptomic, proteomic and metabolomic profiling techniques Agnès E. Ricroch, Jean B. Bergé & Marcel Kuntz Plant Physiology (on line 24 Feb 11).

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Equivalence substantielle par zrydzryd, 26 Feb 2011 08:14

Le FNRS a publié un document1sur les coûts engendrés par les systèmes de sécurité rendus nécessairse par la présence de groupe d'activistes anti-OGM (activistes soutenus par l'extrême gauche et tolérés par les milieux écologistes) - Ces systèmes constituent plus que les coûts cumulés des travaux administratifs et mesures de biosécurité exigés par la loi. [1]

Bibliography
1. Government regulation and public opposition create high additional costs for field trials with GM crops in Switzerland Transgenic Research, doi: 10.1007/s.11248-011-9486-x disponible ICI avec mot de passe

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Effets indésirables par zrydzryd, 21 Feb 2011 18:35

Sur France-Culture du 3 février 2011 dans l'émission "Les pieds sur terre"1.
Claude Menara en discussion avec un faucheur d'OGM - très intéressant …
A écouter ICI ou sur le site de France-Culture


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Faucheurs / fauchés par zrydzryd, 10 Feb 2011 09:11

La structure des communautés aphides–parasitoïdes sur des blés modifiés génétiquement

Enfin une expérience en champ (Université de Zürich, Institut für Evolutionsbiologie und Umweltwissenschaften et Agroscope [1] ) qui nous change des expériences en laboratoire et qui amène à des résultats intéressants:

Portant sur une période de 2 ans cette expérience a montré une variabilité significative de la structure des communautés d'insectes entre les différentes variétés de blé étudiées (transgéniques et non-transgéniques) ainsi qu'entre les deux années d'études. Les variétés de blé OGM résistantes au mildiou n'ont pas eu un effet typique qui permettrait de les distinguer des variétés non-OGM. Les conclusions de cette étude sont que la culture de blé OGM n'a pas d'effet significatif sur la structure des populations d'insectes et que les effets écologiques potentiels sont négligeables.

Rappelons ici que les chercheurs de l'Agroscope avaient publié en 2007 une compilation des recherches effectués sur l'impact écologique des OGM qu'il vaut la peine de relire [2].

Bibliography
1. Simone von Burg, Frank J. F. van Veen, Fernando Álvarez-Alfageme and Jörg Romeis "Aphid–parasitoid community structure on genetically modified wheat" Published online before print January 19, 2011, doi: 10.1098/rsbl.2010.1147 Biol. Lett. ( à charger depuis http://bit.ly/eNwer6 )
2. Sanvido O, Romeis J, Bigler F. "Ecological impacts of genetically modified crops: ten years of field research and commercial cultivation" Adv Biochem Eng Biotechnol. 2007;107:235-78.

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

A propos de notre titre voir ce blog en date du 25 janvier 2011 : Du conflit d’intérêt (ou « votre chèque, je l’attends toujours »)

Le procès Seralini contre Fellous a donc trouvé son issue dans un jugement de la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris qui a estimé que l'imputation faite au chercheur français "d'avoir failli à son obligation de probité intellectuelle en raison de sa dépendance à l'égard de Greenpeace, dont il recevrait une aide financière pour ses travaux" était bien diffamatoire.

La condamnation de Marc Fellous n'est pas liée à
ses affirmations selon lesquelles:

  1. Les sois-disant résultats de Seralini et consorts n'ont jamais été confirmés par la communauté scientifique
  2. Seralini est un militant anti-OGM plus qu'un scientifique
  3. Seralini est un "marchand de peur" qui vend sa marchandise à notre société

mais au fait que Marc Fellous a dit:

  1. Seralini est financé en partie par Greenpeace et ne peut donc être un scientifique totalement indépendant1

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Conflits d'intérêt par zrydzryd, 21 Jan 2011 18:05

Intéressant interview de Philippe Kourilsky dans le dernier numéro de "Terra Eco" du 17 déc. 2010.
Vous pouvez charger le fichier pdf ICI (avec mot de passe disponible sur demande).

" … C’est une idéologie qui s’est construite comme une religion avec des ayatollahs qui se permettent d’aller détruire illégalement des champs de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). Ce que les écologistes radicaux ont réussi à faire, c’est détruire la recherche. En France et en Europe, elle n’existe quasiment plus parce que les scientifiques en ont assez de prendre des coups et de voir leur travail illégalement détruit."


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

L'émission de radio suisse romande (La première) ON EN PARLE a diffusé une séquence de 15 minutes environ intitulée:

A la recherche des bons OGM - 30.11.2010 - mardi 30 novembre 2010 09:06

Sophie Proust part à la chasse aux bons organismes génétiquement modifiés (OGM).
Malgré les frondes lancées contre les OGM, existe-t-il des versions qui ne présentent pas de risques pour l'environnement, qui ne sont pas le fruit d'une motivation uniquement commerciale et qui pourraient même présenter des progrès.
Cette séquence est disponible sur le site de la RTS ou local ICI
Y sont interviewés, le soussigné et GE Seralini !
On attend vos commentaires ………………………


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Médias : On en parle par zrydzryd, 07 Dec 2010 15:15

Un nouveau blog hébergé par Mediapart "La faucille et le labo" mérite qu'on s'y arrête.
Devant la dérive des média (français en particulier, mais les suisses ne sont pas à l'abri) sur le sujet des OGM, il est bon de s'indigner. Yann Kindo l'auteur se présente comme: Enseignant en histoire géographie, chercheur en histoire du communisme et des sciences.
Si son article ne fait que reprendre ce qui ce dit déjà sur d'autres sites (http://imposteurs.over-blog.com/ par exemple) il est intéressant dans la mesure ou il fourni une série de lien sur les médias (journaux, radios et TV) dont il rapporte les parfois ahurissantes productions.
Le nombre élevé de commentaires à ce blog reflète l'intérêt du sujet et permet un défoulement qui illustre assez bien la paranoïa créée par bientôt 15 ans de non-information.
Allez-y voir.


JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Un intéressant compte rendu [1] de la BeltwideCotton Conference (New Orleans 4-7 janvier 2010) est paru dans les Cahiers de l'agriculture. Il met en exergue les difficultés liées à la culture de coton résistant aux ravageurs et aux herbicides. En voici les conclusions principales (telles que rédigées par l'auteur de ce document M. Fok)

  1. Les variétés de coton transgénique actuellement cultivées ne résolvent pas définitivement les problèmes des ennemis de la culture, parce que de nouveaux ennemis sont apparus (insectes ravageurs et plantes adventices). En conséquence, leur utilisation n’a pas permis deréduire durablement l'emploi des pesticides chimiques, redevenus nécessaires. Cet emploi est aujourd’hui coûteux et exige un haut degré de maîtrise technique, du fait de la nouveauté des molécules pesticides à utiliser et de la dépendance de leur efficacité aux conditions d'utilisation.
  2. Le contrôle des ennemis de la culture par l’utilisation de variétés transgéniques est devenu globalement plus coûteux, tant par l'augmentation continue du prix des semences que par les pesticides à utiliser en complément. Dès lors, le sentiment de confort qui prévalait au début de cette utilisation est remplacé par un sentiment d'incertitude sur l'efficacité et la rentabilité de ce contrôle.
  3. Les solutions de contrôle par la chimie ou les biotechnologies se révèlent être complémentaires. De surcroît, la concurrence entre les firmes au sein de chacune des deux branches est seulement virtuelle, soit par la non substituabilité des nouveaux pesticides chimiques, soit par l'entente possible entre les firmes de biotechnologies.

Relevons cependant que l'auteur n'estime pas le coût d'un retour aux variétés "traditionnelles" ni celui de la culture du coton "BIO". Cela reste à faire pour que l'argumentation soit complète et les stratégies à mettre en place puissent être identifiées.

Bibliography
1. Fok M. Autant en emporte la culture du coton transgénique aux Etats-Unis… Cah Agric 2010 ; 19 : 292-8. DOI : 10.1684/agr.2010.0406. - Disponible ici (avec mot de passe): Gone with the wind

JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

Bilan du coton Bt aux USA par zrydzryd, 16 Sep 2010 05:59

La science en marche: dans un récent papier consacré au hamster Phodopus campbelli [1] intitulé : "A New Example of Ectopia: Oral Hair in Some Rodent Species", il est dit dans le paragraphe conclusif: "This pathology may be exacerbated by elements of the food that are absent in natural food, such as genetically modified (GM) ingredients (GM soybean or maize meal) or contaminants (pesticides, mycotoxins, heavy metals, etc.)". Bien entendu, sous matériel et méthode il est bien précisé que les animaux examinés: "All examined rodents received the standard diet developed in the Severtsov Institute of Ecology and Evolution; the food contained oats and compound food for rodents". Qui plus est les auteurs affirment que ce type de pathologie est présente chez d'autres espèces de rongeurs. Il n'est nul part question d'une alimentation à base d'OGM. Mais un nouveau mythe urbain vient de naître et fait la une des journaux.

Bibliography
1. ISSN 0012-4966, Doklady Biological Sciences, 2010, Vol. 431, pp. 117–120. © Pleiades Publishing, Ltd., 2010. Original Russian Text © A.S. Baranov, O.F. Chernova, N.Yu. Feoktistova, A.V. Surov, 2010, published in Doklady Akademii Nauk, 2010, Vol. 431, No. 4, pp. 559–562.

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JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne

A propos de poils par zrydzryd, 03 Sep 2010 09:09
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