Prolongation du moratoire

Prolongation du moratoire Suisse

Le Conseil Fédéral souhaite prolonger le moratoire mis en place à la suite de la votation populaire du décembre 2005 pour une période de trois ans, c'est à dire jusqu'à fin 2013. Écoutez à ce propos, les explications du conseiller fédéral Leuenberger à la RSR du 14 mai 2008 :

Ce moratoire de 5 ans, voté par le peuple en 2005, s'applique à la culture des OGM et à leur utilisation en agriculture; rappelons qu' il ne concerne pas l'usage des OGM autorisés dans l'alimentation humaine et animale.
Le programme national de recherche (PNR 59) mis en route a cette occasion ne comprend donc pas de volet consacré spécifiquement aux risques supposés de certains OGM sur la santé humaine ou animale. D'ailleurs selon les informations données par le FN aucune proposition de programme de recherche allant dans ce sens n'a été déposée. Le gouvernement veut attendre les résultats du programme national de recherche "Utilité et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées" (PNR 59) pour pouvoir prendre une décision rationnelle basée sur les résultats de la recherche publique. Certain projets du PNR 59 abordent en effet des questions aussi importantes que : les OGM sont-ils économiquement intéressants? La coexistence des filières OGM et non-OGM est-elle envisageable? Quels sont les OGM dont d'agriculture suisse a besoin? Les organisations du lobby anti-OGM sont plutôt satisfaites. Pour les scientifiques, les responsables de la recherche agronomique et les producteurs de semence la prolongation du moratoire n'a aucun sens (lire notre EDITO). Le Conseil Fédéral invoque le principe de précaution, tout en sachant bien qu'aucun des projets financés par le PNR 59 n'apportera de fait vraiment nouveau en mesure de convaincre les opposants à tout prix; ceci est inquiétant. Le motif principal de la décision gouvernementale est bien entendu, même si cela n'est pas dit haut et fort dans le communiqué officiel, d'éviter une nouvelle demande de prolongation du moratoire par la voie d'une nouvelle initiative populaire. C'est donc bien un principe de précaution politique qui est invoqué. Nous pensons toutefois qu'il s'agit d'une erreur d'appréciation. Dans le cas des OGM, il est important que le gouvernement prenne ses responsabilité et ne fasse pas le jeux du lobby anti-OGM . Ce moratoire n'est pas une pause de réflexion mais une pause de la pensée, tout simplement.
Ce qui est surprenant dans le communiqué du gouvernement est qu'il affirme que l'agriculture suisse a bénéficié du moratoire, qu'elle a pu se profiler comme agriculture exempte d'OGM par rapport à d'autres pays de production; c'est pour le moins étrange. Sachant que les agricultures de nos voisins (en particulier l'Autriche et l'Italie) sont sans-OGM, comment imaginer un profil original conférant un avantage à notre agriculture. Nous souhaiterions obtenir des données chiffrées et vérifiables confirmant cette affirmation. Ce qui est certain en revanche est que le frein à la recherche agronomique initié il y a quelques années déjà, compromet sérieusement les progrès de notre agriculture dans la perspective d'une diminution de l'usage des pesticides et autres intrants.

Voir ICI un résumé de la situation suisse concernant les PGM

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