Un couteau suisse pour le ciblage de gènes et le knockout
L'insertion d'un fragment d'ADN (un gène) dans une plante ou un animal est relativement aisé; ce qui l' est moins est de l' intégrer dans un endroit très précis et bien localisé du génome. Une des objections faite à l' encontre de la thérapie génique humaine, est en fait de ne pas pouvoir prédire où va se loger un gène destiné à corriger une déficience génétique héréditaire. Si cela ne pose pas de problème dans la plupart des cas, le fait qu 'un patient soit décédé des suites d' une mauvaise localisation du trans-gène pose un problème grave. La situation est moins critique pour les plantes transgéniques puisque, sur un grand nombre de transformants, il est, en principe toujours possible de choisir celui qui convient le mieux au but poursuivi. Cependant la recherche d' une méthode de ciblage de séquence d' ADN par un transgène constitue l' un des problème les plus intéressants de la génétique moderne.
Le Dr. Didier Schaefer travaillant au Département de Biologie Moléculaire Végétale - Lausanne a découvert que certaines plantes étaient capables d' insérer des gènes dans une région précise de leur génome par recombinaison homologue [4]. Il suffit de disposer sur le transgène d' une séquence qui soit un exacte copie d' une séquence du génome de la plante pour que lors d' une expérience de transformation le transgène s' intègre avec une extrême précision à l' endroit choisi. (Un programme européen (PREGENE - PREcision GENEtics) dont l' ambition est de transférer cette méthode aux plantes cultivées s'est déroulé de 2001 à 2004). Les conclusions de cette étude indiquent qu'il est possible de produire des PGM chez lesquels un ou quelques nucléotides seulement sont changés pour conférer un trait intéressant (flèche A-a) [1],[2] & [3].