Pommiers transgéniques (2)

Pour améliorer de manière satisfaisante le pommier il faudra recourir à des techniques plus drastiques comme la transgénèse. Il s'agit incontestablement d'une priorité si l'on veut à terme produire des fruits de qualité et réduire voir supprimer les traitements [1]. Le développement de pommiers OGM a commencé il y a 20 ans. Historiquement les premiers pommiers OGM cultivés en laboratoire puis en champs ont été des arbres résistants au feu bactérien. Il s’agissait du cultivar Gala qui s’est révélé bien résistant à l’inoculation artificielle par la bactérie. Si l’on considère que la lutte contre cette maladie mortelle des vergers consiste en une pulvérisation d’antibiotique (streptomycine), on voit l’urgence qu’il y a à développer des plantes OGM résistantes. Les résistances les plus intéressantes sont :
a) le silençage, par interférence RNAi, des récepteur végétaux du pommier (DIPM) de la protéine bactérienne "effecteur-pathogénique" et
b) la surexpression de la protéine Mp NR1 (une protéine faisant partie de la chaîne de mécanismes de résistance aux pathogènes) placée sous contrôle du gène inductible (par Erwinia) Ppin2.
Récemment les premiers résultats d’essais en champ de la résistance au feu bactérien (Erwinia amylovora) ont été publiés ; ils indiquent que les nouveaux clones sont meilleurs que les standards actuels [2]. Compte tenu des attaques récentes sur les vergers suisses il faudrait prendre des mesures pour leur survie sur le long terme y compris en développant des OGM.
Le gène Vf de résistance à la tavelure (HcrVf2) a lui-même été utilisé, sous le contrôle d’un promoteur de pommier pour rendre résistantes des variétés susceptibles [3] [4]. Il est évident qu’il faudra introduire des résistances multiples à un pathogène pour être certain que ne se développeront pas populations virulentes à partir d’une race avirulente.
En ce qui concerne la biosécurité, le fait que le pommier soit une plante à fécondation ouverte a comme conséquence que le transgène va certainement se disperser. Cela fait-il problème ? Seul l’embryon à l’intérieur du pépin va posséder le transgène ; cet embryon n’est pas destiné à donner un autre pommier, puisque la plante est propagée végétativement par bouture ou par greffage.

Bibliography
1. Gessler Cesare & Andrea Patocchi : « Recombinant DNA technology in apple » in Advances in Biochemical Engineering / Biotechnology 107: 113-132 2007 (voir aussi en français ICI)
2. Russo Nicole L, Robinson Terence L, Fazio Gennaro, Aldwinckle Herb S. “Field evaluation of 64 apple rootstocks for orchard performance and fire blight resistance” Hortsciences 42 (7): 1517-1525 Dec 2007
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