Pommiers transgéniques (1)

Le pommier est un arbre cultivé depuis très longtemps aux alentours des villes et villages dans de vergers haute tige réunissant souvent plusieurs variétés d’intérêt culinaire varié. Malgré leur sensibilité souvent élevée à de nombreux pathogènes (surtout fongiques, en particulier la tavelure) ces variétés très diverses donnaient bon-an mal-an une récolte utilisable. Depuis le 19ème siècle la culture s’est concentrée sur un nombre restreint de variétés plus spécifiquement destinée à la vente sur les marchés. Les producteurs se sont spécialisés (pomme à cidre, pomme de conserve) est cultivent souvent un petit nombre de variétés sur de grandes surfaces. L’utilisation du sulfate de cuivre, fongicide toujours favori de l’arboriculture biologique (et autorisé par la réglementation en vigueur au seuil de 3-4 kilos par hectare et par an), a permis une protection efficace mais aux dépend d’une contamination massive des sols et d’une destruction de la microflore du sol. De nombreux fongicides de synthèse moins toxiques, plus spécifiques et plus efficaces sont aujourd’hui disponibles, mais leur usage généralisé pose problème, le nombre de traitements (une douzaine en moyenne par année) entraîne des coûts élevés et ils sont interdits dans l’agriculture biologique.
La résistance à la tavelure (Venturia inaequalis), qui ne détruit pas la plante mais qui affecte fortement la qualité des fruits (taches, escarres, déformations …) et les rendements, est souvent absente des vieilles variétés et de la plupart des variétés les plus populaires aujourd’hui. (cf l'article de Roger Corbaz dans le numéro 17 de HOTSPOT, la revue du forum biodiversité). La raison principale réside, non pas dans une négligence de la part de ceux qui ont sélectionné les nouvelles variétés mais dans la biologie particulière du pommier qui fait que même avec des méthodes très moderne comme la sélection assistée par ADN, on ne peut faire de progrès significatifs. Nous connaissons cependant très bien les caractères génétiques liés à la résistance à la tavelure et provenant pour une bonne part, de pommiers sauvages (comme le gène Vf provenant d’un Malus floribunda N° 821).
Le pommier (Malus domesticus) est une plante auto-incompatible, c'est-à-dire que, chez cette espèce, le pollen doit provenir d’un individu génétiquement différent (un autre cultivar). Ce pollen est apporté par les insectes (abeilles, bourdons) qui se révèlent donc des agents indispensables à la production de fruits. Les semences (pépins) produisent toujours des plantes entièrement différentes des plantes parentes et bien entendu toutes différentes entre-elles. Seul le greffage, donc le clonage, permet le maintien d’une variété (cultivar) donnée.Le problème est donc que chaque effort fait dans le sens d’une amélioration de la résistance abouti à une nouvelle pomme, différente des variétés connues et donc difficile à introduire sur le marché. Si l'on veut introduire des résistances multiples contre un pathogène ou contre d'autres pathogènes (mildiou, feu bactérien), la tâche devient tout simplement impossible. Voir la suite Pommiers transgéniques (2)

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