Quelques grands distributeurs suisses (COOP, Denner) ont fait valoir (par l'intermédiaire de Greenpeace) qu'ils certifiaient leur viande comme provenant d'animaux élevés avec une nourriture sans OGM (cf. émission de la RSR du 24 août 2006). Cette campagne à but commercial devrait permettre à ces distributeurs d'engranger une plue-value notable sur les ventes de viande au détail. Le consommateur ne doit pas se laisser piéger.
La législation suisse prévoit que tout produit alimentaire (pour l'homme autant que pour le bétail) qui contient plus de 0.9% d'OGM doit être déclaré comme tel. Si le législateur n'a pas prévu de label "sans OGM" c'est qu'il savait que, d'une part, en dessous de ce seuil, la détection et l'identification d'OGM deviennent problématique et que, d'autre part, il est notoirement impossible de garantir une totale absence d'OGM dans la filière alimentaire. Ne sont concernés bien entendu par la loi que les OGM autorisés en Suisse. Pour la filière animale cette autorisation est étendue aux OGM autorisés dans l'UE, aux USA et au Canada. Ceci veut dire en clair que les OGM sont omniprésents dans les aliments pour animaux. Précisons encore que les produits dérivés comme la lécithine, les protéines, les graisses, ne sont pas concernés, mais il est connu que la lécitihine disponible sur le marché est produite à partir de soja transgénique (nos chocolats contiennent donc des produits dérivés-OGM indétectables).
La création d'un certificat "sans OGM" non prévu par la loi constitue donc vraisemblablement un cas de concurrence déloyale et nécessairement une tromperie du consommateur.
Le fait de nourrir un animal avec des aliments contenant des OGM n'est pas contraire à la loi et n'a aucune influence sur la qualité de la viande, sur le bien-être de l'animal et sur la santé des consommateurs. La traçabilité est un mythe puisque, en amont de la chaîne alimentaire, personne ne peut garantir l'absence de traces d'OGM (moins de 0.9% en Suisse) et que la détection d'OGM provenant de l'alimentation animale est impossible dans la viande.
Le mythe d'un label "sans OGM" est dénoncé depuis longtemps par tous les spécialistes du droit et par les biologistes.
Le mythe de la filière "Sans OGM"