Le gouvernement allemand subventionne fortement les cultures destinées à la production de biocarburants (environ 40 € par hectare); pour mémoire rappelons que l'EU vise un taux de remplacement de 10% des carburants fossiles par des biocarburants pour 2020. Une conséquence prévisible de cette attitude a été, en 2007, une baisse des surfaces destinées aux cultures d'orge (-5.5 pour cent) et une augmentation des cultures de colza (+3.4 pour cent) et de maïs. Les prix de l'orge destinée en particulier à la brasserie sont donc en augmentation.
Les effets insidieux de cet encouragement général aux cultures intensives destinées au biocarburants sont multiples: augmentation du coût des produits alimentaire, diminution de la production de ces même produits. L'engouement des politiciens pour la filière biocarburant se révèle donc être un danger à terme pour l'approvisionnement alimentaire. Le Département de l'Agriculture de la Commission Européenne ne semble pas partager cet avis (voir ici).
Le mythe des carburants bon-marché et disponibles sans limite fait donc son apparition. Si l'on ne veut pas courir à la catastrophe à terme, il faudra donc revoir cette politique et admettre que nous ne pouvons satisfaire nos besoins alimentaires en puisant dans les réserves mondiales au détriment de ceux qui souffrent de la faim.
Pour plus d'informations se référer aux documents de la soirée d'information organisée à l'Université de Lausanne, le 21 février 2007:
Le mythe de la filière biocarburants