Le riz doré, où en sommes-nous ?

Bibliographie (sélection) :

http://www.ajstein.de/cv/golden_rice.htm#golden

Le riz enrichi en vitamine A "Golden Rice" entre , selon le Dr. Gerard Barry de l'IRRI, dans sa dernière phase de développement et pourra être donné aux paysans du sud-ouest asiatique en 2012 probablement. Le "Golden Rice" est une variété de riz enrichie en pro-vitamine A et en fer destinée à l'alimentation des populations chez lesquelles une déficience chronique en ces éléments est présente. Ce riz a été développé dans les années 1990 en Suisse, à l'ETHZ, conjointement avec l'Université de Freiburg en Brisgau. Les premiers test en champ ont eu lieu en Louisiane (USA) en 2004. Le processus d'introgression dans les variétés locales adaptées aux besoin des petits paysans ne sera terminé qu'en 2011-2012. Les semences seront distribuées gratuitement aux paysans dont le revenu est inférieur à 10'000$/an. Les premiers test sur sol asiatique ont lieu cette année 2008 aux Philippines. Les Philippines sont paradoxalement un pays importateur de riz. La surface agricole occupée par cette céréale est de 1.9 million d'hectares, soit seulement 6% de la surface agricole. La plupart des pays asiatiques (Inde, Chine, Vietnam et Thailande) disposent de programme de recherche agronomique incluant le développement de nouvelles variétés OGM (résistance au stress et aux parasites en particulier) .

Ingo

Dans le texte qui suit nous nous sommes largement inspiré d'une déclaration de Ingo Potrykus coinventeur du riz enrichi en beta-carotène et Prof. Émérite de l'Ecole polytechnique Fédérale de Zürich, faite en commentaire au document de la Banque mondiale "Agriculture for Development".

Le "Golden Rice" a valeur d'exemple. Le fait est qu’il n’existe que très peu de recherche et développement concernant les plantes cultivées destinées aux paysans des pays du tiers-monde et aux populations défavorisées. Ce n’est pas faute d’idées raisonnables et réalisables ; la preuve en est le nombre de laboratoires universitaires et de centre de recherche agronomique, aussi bien en Europe et aux USA que dans des pays en développement, qui se consacrent à de telles recherches. Il serait irréaliste le soin de tels développement au secteur privé, celui étant essentiellement guidé par le profit; il faut que le secteur publique prenne ses responsabilités. Le président de Syngenta Martin Taylor a d’ailleurs clairement déclaré récemment, qu'il était si coûteux de mettre sur le marché un nouvel OGM, compte tenu des systèmes de régulation drastiques mis en place dans la plupart des pays, que seuls la production de quelques OGM destinés aux besoins agriculteurs des pays riches de la zone tempérée chaude était intéressante pour les grandes compagnie semencières. Une perception erronée des risques liés à la technologie OGM, constitue la barrière majeure au développement de variétés destinées au populations défavorisées.. Il n’y a aucune justification à cette perception. Après plus de 25 ans de recherches et de travaux sur la biosécurité, il existe un faisceau de preuves qui démontre l'absence de risques inhérents et spécifiques à cette technologie, le consensus scientifique est évident. Ceux qui prétendent le contraire sont, soit ignorants de la littérature scientifique, soit de mauvaise foi. Il faut cependant admettre qu'une perception du risque d'origine psychologique et sociale, non basée sur des évidences scientifiques, doit être prise en compte et considérée comme un fait. Ce n'est pas là que réside la cause principale de la quasi absence de progrès dans ce domaine; c'est dans la mise en place d'un système de réglementation basé sur une interprétation drastique et maximaliste du "principe de précaution" . Les autorités politiques sont effrayées par l'idée de prendre la mauvaise décision, par la peur de commettre une erreur fatale, au point qu'elles n'écoutent souvent plus leur conseillers scientifiques. Dans ce cas il faut mieux ne rien faire et d'appliquer le "principe d'inaction"; après tout un pauvre qui souffre et qui meure fait moins de bruit qu'une opposition anti-OGM. Actuellement le surcoût imposé au développement d'une variété OGM par rapport à une variété non-OGM est de 20 million de $ et environ 10 ans de délais supplémentaire.

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