19 fevrier 2009 - zryd
La procrastination est une maladie caractérisée par une incapacité totale à prendre une décision. C'est bien ce qui caractérise la classe politique dans son attitude face à l'usage des plantes génétiquement modifiées dans l'agriculture.
En Suisse le Conseil Fédéral ne trouve rien de mieux que de demander une prolongation du moratoire, comme si cela allait simplifier la situation. En fait cela revient à dire: nous ne voulons pas risquer une nouvelle campagne devant le peuple, nous avons peur d'un désaveu. Mais soyons lucide, le simple fait de dire: nous avons encore besoin de trois ans pour résoudre les problèmes revient à dire qu'il y a des problèmes (environnementaux en particulier) alors que le seul problème réel est un problème sociologique et politique. Ces problèmes là supposent qu'on aborde la question sans avoir peur d'un désaveu. Le peuple est plus perspicace qu'il n'y parait, il ne suivra pas éternellement les mots d'ordre de la gauche et de eco-terroristes.
Quant à la situation française, elle est à la mesure du reste de la politique du gouvernement autocratique qui gouverne ce pays, faire croire au citoyen qu'on s'occupe de lui et ne pas lésiner sur moyen pour faire taire l'opposition. Les OGM deviennent un cas d'école: comment tordre le cou à la démocratie avec l'aide de la démagogie (les anciens grecs avaient amené cet art à son sommet)
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Un collègue français, sociologue, membre de l'INRA: à la question "L'Institut National de Recherche Agronomique (INRA) prévoit-il des essais en champs de plantes OGM" il répond: "L'INRA n'est pas Monsanto et ne se comporte pas comme une entreprise américaine"
Ce n'est plus de la procrastination, c'est du militantisme politique.
JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne
On trouve (paradoxalement) les mêmes conclusions à propos de l'impact du PNR59 chez Stop-OGM
"En l’état le PNR59 ne permettra toutefois pas de résoudre les incertitudes liés la dissémination
d’OGM dans l’environnement et ne répond pas aux questions que se pose la population. La question de savoir si la population est prête à accepter socialement les risques liés au génie génétique ne sera pas éclaircie par le PNR59. La décision de prolonger le moratoire devra donc impérativement être prise sur d’autres bases que celles des résultats du PNR59."
et dans la pris de position du Forum Biotechnologie
"Une autre chose est cependant tout aussi évidente: pour répondre aux questions sur la sécurité biologique des plantes génétiquement modifiées, point n’est besoin d’un PNR 59 car ces réponses se trouvent déjà pour l’essentiel dans l’immense profusion de littérature internationale publiée par la recherche sur la biosécurité. Par ailleurs, le PNR 59 serait bien trop modeste pour être en mesure de répéter à nouveau ces études."
Le Conseil Fédéral n'est semble-t'il pas de cet avis:
"En prolongeant le moratoire jusqu'au 27 novembre 2013, le Conseil fédéral entend s'assurer que le PNR 59 pourra être achevé et les bases juridiques encore manquantes être élaborées pendant que le moratoire est encore en vigueur. Il importe en effet de disposer de suffisamment de temps pour transposer les résultats des recherches dans la législation sur le génie génétique et répondre aux questions en suspens. "
Il faudrait s'entendre
JP Zryd
Prof Honoraire Université de Lausanne