Le devenir du BIO en Suisse

Le devenir du BIO en Suisse

L’agriculture biologique suisse est régie par une ordonnance fédérale de 1997.
Les statistiques (jusqu’à fin 2008) sont intéressantes à plus d’un titre : elles montrent tout d’abord une stagnation de l’augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique depuis 2002, après une augmentation spectaculaire de ces surfaces depuis 1994, puis enfin un tassement de la consommation de produits bio en vente directe ou en magasin biologique avec une prédominance de la vente en grande surface (surtout de la COOP) sur l’ensemble de la période considérée (1994 – 2007).
La surface totale des fermes "bio" avoisine les 113 531 hectares, soit 10,7 % de la surface agricole; seule 34'000 hectares se trouvent en zone plaine, le reste est consacré à l'agriculture de montagne (et de collines) et principalement à l'élevage1. Le nombre d'exploitations se situe aux alentours de 6000 dont la plus grande partie en Suisse allemande et dans les régions de montagne (le canton des Grisons est celui qui possède le plus grand nombre de cultivateurs "bio"). Il est significatif de constater que si l'agriculture de montagne se converti aisément au "bio", il n'en est pas de même de l'agriculture de plaine consacrée principalement aux cultures végétales et donc confrontée à de réels problèmes de phytosanitaires. Il est probable que le développement de l'agriculture biologique traditionnelle ait atteint ses limites; la surproduction de produits laitiers "bio" est déjà un fait.
La méthode d'agriculture biologique, figée dans une idéologie dogmatique et quasi religieuse, basée sur un concept qui oppose naturel et artificiel, traditionnel et moderne, petites et grandes cultures, produit ses propres problèmes: des cas de dégradations des sols liés à l'usage intensif des huiles végétales comme insecticide ont été signalés (asphyxie); le sulfate de cuivre (bouillie bordelaise) utilisé, bien que de façon limitée, comme fongicide, contamine les eaux et détruit la flore fongique et les champignons mycorhizes du sol2. Au niveau de l'élevage une recrudescence de maladies bactériennes improprement soignées a déjà fait problème (voir ICI)..
La question que doit maintenant se poser l'agriculture biologique est de savoir jusqu'à quand elle pourra se fermer aux biotechnologies, sachant qu'elle utilise elle aussi fongicides, insecticides et autres intrants et jusqu'où elle compte aller dans son refus des semences hybrides3et des plantes génétiquement modifiées.
Les biologistes ont a leurs disposition des outils (y compris la transgenèse) pour produire des plantes résistantes aux maladies, tolérante à la sécheresse, adaptées aux modification climatiques; il faut maintenant les écouter et travailler avec eux pour développer une vraie agriculture biologique moderne et durable.

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