06 2010

Editorial été 2010

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Ce site est un WIKI. Cela n'a certainement pas échappé à ceux qui ont une certaine familiarité avec internet puisque probablement, comme tout un chacun, ils consultent certainement WIKIPEDIA :

Le projet d’encyclopédie libre que vous pouvez améliorer

Un wiki est un site web dont les pages sont modifiables par tout ou partie des visiteurs du site. Il permet ainsi l’écriture collaborative de documents. Wikipedia connaît aujourd'hui des problèmes car le travail des contributeurs stagne: voir ici: Love and, hate and the Wikipedia contributor culture problem.


Lorsque nous avons pris la décision, il y 3 ans de "wikifier" notre site d'information www.ogm.ch, nous avions en tête le projet d'ouvrir la rédaction des articles, sur un sujet qui fait débat, à chacun. La seule précaution que nous avons prise et maintenue jusqu'à ce jour et de limiter l'édition des documents (mais pas la création de nouveaux documents) à ceux qui décideraient de devenir membre de ce WIKI. Nous souhaitions ainsi bénéficier d'une modération collective qui aurait permis une amélioration du contenu rédactionnel. Bien plus nous avons espéré que quelques esprits sceptiques voir franchement hostiles au développement des biotechnologies vertes nous rejoindraient et confronteraient leurs arguments avec les nôtres.
Il faut bien avouer aujourd'hui que nous ne sommes pas satisfaits du résultat. Nos membres écrivent peu, ne corrigent que rarement. Les contradicteurs ne se sont jamais manifestés. Ce site est donc resté essentiellement un site web classique, il n'est jamais devenu un WIKI.

Comment jeter la pagaille dans un débat et discréditer les scientifiques.

Pour être un bon animateur dans une campagne de déni de science, il faut suivre certaines règles ; on les voit à l’œuvre dans les débats sur les OGM, les changements climatiques, dans les campagnes contre l’interdiction de la fumée passive et « last but not least » dans les manœuvres des milieux créationnistes pour essayer d’imposer leurs élucubrations dans l’enseignement. Les fausses nouvelles est autres mensonges se propagent comme des épidémies et deviennent rapidement endémiques [2]


Dans un article publié dans The European Journal of Public Health (2009)[1] Pascal Diethelm (de OxyRomandie à Genève) et Martin McKee identifient un certain nombre de règles qu’ils ont vu à l’œuvre dans les campagnes destinées à nier les effets nocifs du tabac sur la santé des fumeurs et des non-fumeurs. Il est intéressant de lire le forum de discussion qui suit ce papier et qui prouve, si besoin était, la force du déni d’évidence chez ceux qui se sont compromis dans cette perversion.
Nous vous présentons notre version des ces règles, car nous savons qu’elles sont utilisées dans les campagnes visant à l’interdiction des PGM (plantes transgéniques) et au dénigrement des scientifiques suisses. A titre d’exemple, les milieux anti-OGM veulent nous faire croire, dans une vision réductrice, qu’il y a deux camps symétriques chez les scientifiques compétents, 50% « contres » et 50% « pour », ils appliquent en cela la recette numéro 6 ; ça les arrange, mais ils vivent d’illusions: les scientifiques ne sont ni pour ni contre, ils considèrent chaque situation et donnent leur avis d'expert.

Le fruit interdit: la papaye transgénique en Thaïlande

Nous avions déjà signalé dans un article précédent l'intérêt, à la fois scientifique, agricole et enfin sociologique de la culture de papaye transgénique. Nous vous proposons ici une traduction libre d'un article paru en 2008 déjà et qui discute de manière approfondie les raisons de l'échec de la culture de papaye en Thaïlande. Cet article illustre un cas de collaboration des agriculteurs-producteurs avec des scientifiques indépendants, les avantages d'un développement des plantes transgéniques dans les universités et autres institutions publiques (en toute indépendance des entreprises privées multinationales) et le rôle joué par les ONG anti-OGM dans la destruction de la recherche publique.


Sarah Nell Davidson [3]
Département de biologie végétale de l'Université Cornell, Ithaca, New York 14853

Vêtus de blanc, capuchon, en tenue de protection individuelle," les militants de Greenpeace ont enfilé des lunettes, des gants et des masques respiratoires, le genre d’accoutrement que vous vous attendez à voir dans la zone propre d'un laboratoire de nanotechnologie, et non pas dans un champ dans le nord de la Thaïlande bucolique. Enjambant une clôture de barbelés avec une échelle, ils ont commencé à cueillir les fruits de papaye transgéniques (Carica papaya) sur les arbres et à jeter ceux-ci dans des bacs de déchets à risque biologique. Les manifestants se font photographier - la presse avait été alertée - devant une grande banderole jaune imprimé à la fois en thaï et en anglais qui dit: « Stop aux essais d’OGM au champ ».

C’était le 27 juillet, 2004, fin du monde pour la biotechnologie agricole en Thaïlande. La protestation auprès du ministère thaïlandais de l'Agriculture (DOA) contre les essais sur le terrain clos, mis en branle un moratoire à l'échelle nationale de tous les essais en champs de plantes transgéniques. Depuis les années 1980, le pays avait été un leader régional dans l'élaboration d'un secteur biotechnologique compétitif.

Critères socio-économiques !

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Comme nous le mentionnions dans notre précédent article, l'Europe semble se ranger à l'option critères socio-économiques et à l'exclusion des critères scientifiques dans le débat sur les OGM; en effet, l'Union Européenne choisi de laisser aux états membres la possibilité de décider de l'approbation des culture OGM.
Le Commissaire européen à la Santé et de la Protection des consommateurs John Dalli s'est clairement exprimé: "Il est clair pour moi qu'il n'existe plus aucune question scientifique à étudier. Tous les aspects scientifiques et en particulier ceux qui concernent la sécurité ont été pris en considération. Tout délai supplémentaire pour accorder des autorisations ne peut se justifier.“


A la mi-juillet, la Commission européenne prévoit de proposer officiellement que le Conseil des ministres de l’UE et le Parlement européen permettent aux états membres d’interdire – sur tout ou partie de leur territoire – la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) approuvés au plan communautaire.
Parallèlement, elle recommandera le renforcement des critères adoptés dans sa recommandation de 2003 concernant la coexistence entre les cultures génétiquement modifiées, conventionnelles et organiques, afin d’éviter la présence d’OGM dans d’autres produits. Dans la pratique, cela reviendra à autoriser, sous certaines conditions, des régions sans OGM, si la coexistence ne peut être garantie au niveau de la ferme. Cette initiative répond aux orientations politiques fixées en septembre 2009 par le Président de la nouvelle Commission, José Manuel Barroso, qui vise à débloquer le système de prise de décisions de l’Union pour les OGM.Le projet des services du Commissaire à la Santé, John Dalli ne précise pas les raisons qui permettront à un état membre d’interdire la plantation d’OGM. Cependant, il exclut celles qui sont liées à la protection de la santé publique et de l’environnement et celles qui sont liées au risque de présence fortuite d’OGM dans d’autres produits déjà couverts par la législation actuelle.
4
On attend donc la concrétisation de cette nouvelle législation avec impatience.

En préparation En préparation
Bibliography
1. Pascal Diethelm and Martin McKee Denialism: what is it and how should scientists respond? The European Journal of Public Health 2009 19(1):2-4; doi:10.1093/eurpub/ckn139
2. Giles J. Living in denial: Unleashing a lie New Scientist, 21 May 2010 N° 2760.
3. Sarah Nell Davidson Forbidden Fruit: Transgenic Papaya in Thailand Plant Physiology 147:487-493 (2008) lien vers l'article original
4. Gonsalves D (1998) Control of papaya ringspot virus in papaya: a case study Annu Rev Phytopathol 36: 415–437
5. Gonsalves D, Gonsalves C, Ferreira S, Pitz M, Manshardt R, Slightom J (2004) Transgenic virus resistant papaya: from hope to reality for controlling papaya ringspot virus in Hawaii. APSnet Features. http://www.apsnet.org/online/feature
6. Abel PP, Nelson RS, De B, Hoffmann N, Rogers SG, Fraley RT, Beachy RN (1986) Delay of disease development in transgenic plants that express the tobacco mosaic virus coat protein gene. Science 232: 738–743
7. Sanford JC, Klein TM, Wolf ED, Allen N (1987) Delivery of substances into cells and tissues using a particle bombardment process. J Pharm Sci Technol 5: 27–37
8. Gonsalves C, Lee DR, Gonsalves D (2004) Transgenic virus-resistant papaya: the Hawaiian ‘Rainbow’ was rapidly adopted by farmers and is of major importance in Hawaii today. APSnet Features. http://www.apsnet.org/online/feature
9. Gonsalves D (2004) Transgenic papaya in Hawaii and beyond. AgBioForum 7: 36–40
10. Cahoon R (2003) A case study in university technology: PRSV-resistant papaya licensing. In Virus Resistant Transgenic Papaya in Hawaii: A Case Study for Technology Transfer to Lesser Developed Countries: Proceedings of an OECD/USAID/ARS Conference, October 22–24, 2003, Hilo, Hawaii. Organisation for Economic Cooperation and Development/U.S. Agency for International Development/Agricultural Research Service, Washington, DC, pp 139–142
11. Gonsalves C, Lee DR, Gonsalves D (2007) The adoption of genetically modified papaya in Hawaii and its implications for developing countries. J Dev Stud 43: 177–191
12. Duxbury JM (2003) Food systems approaches to nutrition and health: the role of transgenic papaya. In Virus Resistant Transgenic Papaya in Hawaii: A Case Study for Technology Transfer to Lesser Developed Countries: Proceedings of an OECD/USAID/ARS Conference, October 22–24, 2003, Hilo, Hawaii. Organisation for Economic Cooperation and Development/U.S. Agency for International Development/Agricultural Research Service, Washington, DC, pp 133–138
13. Sriwatanapongse S, Iamsupasit N, Attathom S, Napasintuwong O, Traxler G (2007) The Study of Agricultural Benefits in Thailand. Biotechnology Alliance Association, Bangkok, Thailand
14. Thitiprasert W (2003) Status of policy and regulation of transgenic plants in Thailand. In Virus Resistant Transgenic Papaya in Hawaii: A Case Study for Technology Transfer to Lesser Developed Countries: Proceedings of an OECD/USAID/ARS Conference, October 22–24, 2003, Hilo, Hawaii. Organisation for Economic Cooperation and Development/U.S. Agency for International Development/Agricultural Research Service, Washington, DC, pp 161–170
15. Sakuanrungsirikul S, Sarindu N, Prasartsee V, Chaikiatiyos S, Siriyan R, Sriwatanakul M, Lekananon P, Kitprasert C, Boonsong P, Kosiyachinda P, et al (2005) Update on the development of virus-resistant papaya: virus-resistant transgenic papaya for people in rural communities of Thailand. Food Nutr Bull 26: 422–426
16. Wongruang P - Agriculture ministry confirms contamination. Bangkok Post, Bangkok, Thailand (September 21, 2004)
17. Samabuddhi K - Somsak says GM papaya has spread. Bangkok Post, Bangkok, Thailand (September 15, 2004)
18. Bangkok Post - GM protest goes awry as passers-by grab fruit, run. Bangkok Post, Bangkok, Thailand (August 29, 2007)
19. Bangkok Post - Cabinet refuses to lift ban on open-field crop trials. Bangkok Post, Bangkok, Thailand (December 26, 2007)
20. Samabuddhi K - The great GM debate—villagers are looking twice at their som tam after a farmer was found growing GM papaya. They want the trees destroyed. Bangkok Post, Bangkok, Thailand (September 20, 2004)
21. USDA A Study of the Economic Benefits of Biotechnology in Thailand. Foreign Agriculture Service, Bangkok, Thailand
22. Xiang Z (2007) Newspaper coverage of genetic modification events in China, Thailand and the United States: a cross-cultural analysis. MS thesis. Iowa State University, Ames, IA
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